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Uomo Alternativa
10 février 2014

Massacres des Foibe

mas


Les foibe (pluriel de foiba ['fɔiba], terme frioulan dérivé du latin fovea, fosse, cavité) sont des cavités et des crevasses naturelles, des grottes, d'origine karstique (en terrain calcaire), qui s'ouvrent à l'extérieur par des gouffres verticaux. Elles se trouvent dans des régions italiennes ou autrefois italiennes.

Ces gouffres furent au cours des siècles le théâtre de nombreuses tragédies, et en particulier vers la fin de la Seconde Guerre mondiale lors de l'occupation yougoslave (titiste) de la ville de Trieste et des régions du nord-est de l'Italie. Des milliers de personnes y ont été assassinées.

Des milliers de personnes, essentiellement des italophones (entre 4 000 et 12 000, 17 000 au total sans tenir compte des nationalités), furent précipitées dans ces gouffres, morts ou vivants, essentiellement par les partisans communistes du maréchal Tito, à partir du 8 septembre 1943, date de la fin de la débandade des armées régulières italiennes, après la signature de l'armistice consécutif au départ de Mussolini. Très vite, l'armée allemande reconquiert les zones prises par les Yougoslaves et occupe toute la région, ce qui interrompt, un temps, les massacres. Ces massacres, qui connurent leur apogée en mai et juin 1945, lors de l'arrivée presque conjointe des Yougoslaves et des Alliés à Trieste, se poursuivirent jusqu'en 1947 où le traité de paix de Paris mit fin aux hostilités mais provoqua le départ de nombreux habitants de la région pour l'Italie.

Les massacres des foibe connurent, dans l'immédiate après-guerre, deux périodes distinctes :

Les premières furent le résultat d'une insurrection populaire des minorités slaves (slovène et croate surtout), contre les Italiens et en particulier contre ceux qui avaient appartenu au régime fasciste désormais vaincu, ou qui l'avaient soutenu, dans une sorte de « réparation » des avanies subies pendant les décennies précédentes. Ces foibe, que certains considèrent comme « explicables », furent l'expression de la colère des minorités et firent un nombre limité de victimes (quelques centaines). La thèse d'une vraie jacquerie est cependant redimensionnée par des historiens comme Gianni Oliva (Foibe, Oscar Mondadori, 2003).

Les secondes, qui ne doivent absolument pas être confondues avec les premières, furent une opération délibérée de nettoyage politique (voire ethnique), voulue par le maréchal Tito pour assurer par la terreur sa domination sur la Vénétie julienne et l'Istrie (et donc sur la population italienne) mais aussi pour se débarrasser d'opposants politiques y compris yougoslaves. Privées de toute sorte de « justification » morale ou sociale, les foibe de Tito virent la mise en œuvre d'un probable nettoyage ethnique (pour lequel seuls des indices épars sont concordants) et selon toute vraisemblance politique : outre des Italiens, qu'il s'agisse d'innocents ou d'ex-fascistes, périrent aussi des partisans opposés à la Yougoslavie de Tito. Elles entraient dans un plan général visant à annexer pour étendre le territoire yougoslave toutes les zones peuplées en majorité d'Italiens mais où existait une minorité linguistique slave, aussi minime soit-elle, c’est-à-dire l'Istrie, une partie de la Dalmatie mais aussi le Frioul jusqu'au Tagliamento. Trieste est occupée avant Zagreb ou Ljubljana — les ordres reçus par la IVe armée yougoslave étaient clairs : arriver coûte que coûte avant les Alliés à Trieste — les Néo-Zélandais (2e division) n'entreront à Trieste que le lendemain.

Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacres_des_foibe

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